7 novembre 1987

J'ai passé toute la matinée du 7 novembre 2011, la tête plongée dans les archives de mon père. Des dizaines de boîtes comprenant aussi bien les notes de cours de mathématiques qu'il donnait, mais aussi les noms des syndicalistes emprisonnés en 1978 avec les adresses des familles pour acheminer l'aide... Je cherchais le premier document censuré par Zine El Abidine Ben Ali : le communiqué du Parti Communiste Tunisien, ancêtre du Mouvement Ettajdid, qui contrairement aux autres communiqués avait été publié que 8 jours plus tard et sous forme de certains extraits. 






Vous remarquerez que les conseillers de ZABA avaient alors repris l'appellation de Rassemblement Démocratique à leur profit : s'approprier l'idée et annihiler son effet. Cette appropriation des mots et des initiatives étaient une caractéristique du régime de Ben Ali : vider de sens les actions menées par l'opposition... Je note enfin que les écrits de mon père sont toujours d'actualité : les universitaires ont mis 30 ans pour s'unir dans un syndicat unique... J'espère de tout mon coeur que les progressistes sauront fusionner pour un parti de centre-gauche fort.

Mauvais sang et Justice exceptionnelle

La crise de confiance entre le gouvernement actuel et les forces vives du pays est devenue insupportable. La crise de confiance entre les tunisiens et certains partis politiques aussi. Je me fais du mauvais sang en voyant l'état de division des partis politiques longtemps alliés mais aussi pour l'état exécrable de la justice tunisienne. 

La semaine dernière l'effervescence atteignait son comble et la délivrance est venue le lundi 15 aout : sur tout le territoire tunisien des dizaines de milliers de manifestants avaient dénoncé la situation de la Justice. Des syndicalistes et des militants politiques de tout bord, des magistrats, des membres d'associations et surtout beaucoup d'inconnus avaient montré leur détermination de voir la situation évoluer dans le bon sens. Ce forcing a commencé à donner ses fruits : hier le Colonel Marouan Bouguerra venait confirmer l'existence de snipers isolés et ça ne s'arrêtera pas là. Ce n'est certes pas assez (de mon coté j'attends le changement du Ministre de la Justice avec impatience) mais des propositions concrètes, présentés notamment par Ettajdid sur la Justice transitionnelle et la Justice exceptionnelle seront, je l'espère, bien vite adoptées. Une fois encore, seule la pression de la rue fait bouger le gouvernement.

Malheureusement, les carences et le déficit de ce dernier en terme de communication et de crédibilité ne seront levés que suite à des élections libres et transparentes. Or face à une rue effervescente, les partis politiques en Tunisie me donne du mauvais sang. Ce qui s'était passé lundi à Tunis est un excellent exemple. Une manifestation devant le palais de Justice avec deux partis les plus réactionnaires (CPR et PCOT). Du coté de la Bourse du Travail, les syndicalistes de l'UGTT accompagnés du Watad, de Afak Tounes, du PTT, d'Ettajdid, de Nahdha, d'Ettaliaa, d'Ettakatol et de bien d'autres encore. Au niveau de la place Mohamed Ali se trouvaient d'autres syndicalistes en conflit ouvert avec Jrad ainsi que des jeunes révolutionnaires (pour la plupart engagés dans des actions de terrain après le 14 janvier). Malheureusement tout ce beau monde aurait dû partir d'un même point, mais des calculs politiciens ont donné l'impression de cette division (heureusement que partout ailleurs en Tunisie, les marches étaient unifiées). 

J'étais au milieu des syndicalistes et de militants de divers partis à l'avenue Mohamed V, des amis à moi, syndicalistes ou militants d'Ettajdid, se trouvaient quelques rues plus loin entre les pattes de policiers incontrôlables. Je voyais l'étau se resserrer : un piège tendu aux forces progressistes, longtemps opposés à benali, se refermait. Je n'étais pas la seule à le voir : des syndicalistes à coté de moi avaient alors commencé à crier Jrad Dégage ! les militants de partis comme Ettakatol faisaient circuler sur Twitter une fausse information comme quoi Moustapha Ben Jaafar n'était pas en première ligne à coté de Jrad (ils avaient même osé prétendre que les photos les montrant côté-à-côte étaient anciennes ou truquées !).

J'avais l'impression de participer à une pièce de théâtre : connaissant les dessous du coup d'état pour dégager les Trabelsi, certains partis, parfois comme des charognards, couraient derrière leur part du gâteau. Ils n'avaient aucun mal à piétiner leurs principes (accepter de l'argent d'Hommes corrompus en échange de l'impunité, comme l'a fait le PDP dès le mois de janvier), leurs anciens alliés (principalement des syndicalistes), leurs idéaux modernistes (alliances douteuses avec des islamistes)... Mais que voulez vous, chacun est libre de choisir sa voie vers le pouvoir. Heureusement que des dizaines de milliers d'autres tunisiens, se sont réveillés cette semaine : ils étaient tous dans la rue pour passer un même message : NO PASARAN !! 

Je l'avais écrit sur ce blog, sur mon mur FB et sur Twitter. Je l'avais crié dans les divers marches que j'ai faite avec mes amis politiques : mes craintes se sont renforcés suite à la nomination de Béji Caied Sebssi, une preuve supplémentaire, malgré les protestations de Kasbah, du maintien des destouriens au pouvoir.

Puis est venu les tractations sur les candidats à la Constituante des RCDistes et la délivrance de visas pour des partis présidés par ceux-là même qu'il fallait exclure de la scène politique. Un nombre impressionnant de partis formés par ces opportunistes assoiffés de pouvoir. Comme-ci plus de 20 ans de règne n'étaient pas suffisant ! Ensuite, les simulacres d'arrestations et de procès : c'était pourtant clair, depuis le départ, que la justice traditionnelle n'allait pas pouvoir répondre aux attentes des gens de la rue (ni de l'élite d'ailleurs). On savait que les dossiers étaient vides et qu'il fallait une machine judiciaire irréprochable et des magistrats incorruptibles, pour juger des atteintes des Barbouzes et des Hommes de benali. Ceux-là même qui avaient asservis le pays, les médias, la justice, l'université au service d'un système despotique et totalitaire. 

Des partis comme Ettajdid ou le PTT, excellent dans les communiqués, les propositions concrètes pour sortir de la crise, mais est-ce suffisant ? En cinq mois, les observateurs de la vie politique tunisienne n'ont eu droit qu'à de la mauvaise foi, au mépris, à la dérision et même à l'affront. Le gouvernement opposait, à des attentes légitimes de tout un peuple pour juger les responsables des crimes de plus d'une vingtaine d'années, des procédures juridiques de lois pénales !! C'en était, à la fois, anachronique et accablant, sous couvert d'indépendance de la justice.

Il fallait répondre dès la nomination de Béji Caied Sebssi (en mars) à ces attentes : ne disait-on pas que la rue voulait se venger !! Certains avaient même profité de cette exaspération pour envenimer les conflits tribaux... Mais la majorité était bien plus raisonnables et continuait à faire confiance au système mis en place après le 14 janvier pour que Justice soit rendue. Or le gouvernement traînait à prendre ces décisions. Pire, il participait au désordre ambiant ne voulant toujours pas signer la loi sur les partis. Ceci signifie simplement que ceux qui ont vendu leur âme au diable peuvent continuer à le faire au détriment d'autres qui ont des principes et une éthique noble.

Les tunisiens sont encore dans la rue et principalement à Sfax. La pression est toujours aussi présente et je souhaite de tout mon coeur qu'on va être écouté et qu'une justice transitionnelle ainsi qu'une justice d'exception seront mise en place pour tourner définitivement la page à la corruption. En attendant, et c'est ma conviction profonde, même si les Hommes fort de l'ancien régime continuent à sortir du territoire tunisien, la justice finira par les rattraper TOUS.


Lazhar Karoui Chebbi et la Justice !!

J'ai eu le privilège de lire le procès verbal de la réunion d'une délégation mandatée par la Haute Instance des Réformes Politiques avec le Ministre de la Justice en date du 10 aout 2011. Le contenu m'a absolument abasourdie, dégoutée et révoltée : on voit le décalage entre les attentes des tunisiens (présentées par les représentants de la HIRP) et les manigances sinon la mauvaise foi au niveau du ministère de la Justice. Je vous livre les principaux points et positions du Ministère de la Justice (il y en a tant de points soulevées par la délégation de la HIRP et qui soient restées sans réponse comme la fuite de Agrebi, les mutations des juges, la nature des affaires liées aux proches de benali, la libération deTekkari,...).
  • A sa prise de fonction, M. Chebbi avait préféré rétrograder certains juges (de mauvaise réputation) plutôt que des les traduire devant le Conseil de discipline (cette dernière procédure aurait alors pris plus de trois mois). Le ministre de la Justice est en train d'oeuvrer pour l'indépendance de la justice avec l'élection des membres du Conseil Supérieur de la Magistrature (en dehors du président, qui serait, selon M. chebbi, le premier président de la chambre de cassation). Sur la mutation de Najib Maaoui (le juge qui avait libéré Tekkari) au poste de président de la chambre de cassation, Lazhar Chebbi dit de lui qu'il est bosseur et clean. 
  • Le Ministre attend le rapport de l'Association des magistrats sur les juges corrompus. Il dit ne disposer d'aucune preuve à l'heure actuelle et qu'il ne veut léser injustement personne. De même, en lui parlant de l'initiative des 25 avocats qui se sont substitué au procureur de la république pour porter plainte contre les sbires du régime, Lazhar Chebbi disait clairement que c'est en découpant des articles dans les journaux que les juges d'instructions se rendent compte des affaires !!  
  • Il y a trois types de procès : ceux qui touchent les proches de benali, les affaires d'assassinats et de blessés et enfin les affaires de corruption. Des juges d'instructions sont chargés de ces affaires, mais le nombre de juges est réduit et Karoui Chebbi propose de prolonger l'âge de la retraite des juges de 60 à 65 ans ! Une autre proposition est d'intégrer des avoctas de cassation dans le corps des juges. Karoui Chebbi n'a pas répondu sur l'avenir des juges qui suivaient jadis les instructions تعليمات. En effet, le même juge de Taoufik Ben Brik est aujourd'hui responsable de l'affaire d'un des symboles de la corruption... 
  • La construction de deux cellules (pour les femmes appartenant à la famille Trabelsi ; deux cellules afin d'éviter les disputes entre-elles) à la prison de Mornaguia ainsi que d'une cellule supplémentaire (destinée aux hommes).  Ainsi les prisionniers Trabelsi seront transférés à Mornaguia dès la fin des travaux. 

Les délégués de la HIRP avaient réitéré leur souhait de voir le ministre de la Justice questionné devant les membres de la HIRP (sans succès jusque-là). Ils avaient démontré l'importance d'instaurer la justice transitionnelle en Tunisie : المسائلة قبل المسامحة. Des remarques restées sans réponses ont été évoquées sur la libération des proches de benali ainsi que des symboles de la corruption, l'importance d'un Conseil Supérieur de la Magistrature élu et la mise en place d'une branche spécialisée dans les affaires de corruption... 

Lundi 15 aout 2011, l'UGTT, le PTT, le Mouvement Ettajdid et surement d'autres partis et associations vont défiler dans les rues de Tunis. L'objectif premier de cette marche, qui sortira de la Bourse du travail à midi, est de mettre la pression sur le gouvernement actuel afin d'entamer les réformes tant attendues. Je suis convaincue que seul la pression de la rue fera plier le régime actuel. Soyons donc nombreux lundi à soutenir la transition démocratique en Tunisie. 

انا قيدت و إنتي وقتاه بش تقيد ؟

هذه أول مرة ندون بالدارجة ، المدونة هذه من أهم الذي كتبتو في حياتي.اليوم أول عيد جمهورية من غير طاغية. اليوم أول مرة في تاريخ تونس الشعب هو الذي بش يقرر مصيره، بعيد على الكوازي الذي حكمو بلادنا مدة أكثر من خمسين سنة.

اليوم أول مرة الإنتخابات بش تخرج من تحت يد الداخلية.
مسؤوليتنا الكل بش نعاون الجندوبي والهيئة الذي تشرف على إنتخابات أكتوبر.
اليد في اليد لازم انجحو أول تجربة إنتخابية شفافة : اليوم صوت التونسي مقدس.

لكن هذا الكل ما ينجم يكون من غير ما نضمنو الذي التوانسة قيدو باش ينجمو يصوتوا. أنا قيدت،لكن يلزم عائلتي تقيد، أصحابي يقيدو، جيراني يقيدو، نساء و رجال بلادي يقيدو...
لازم أكثرمن ستين ألف ملاحظ يعس على الإنتخابات. لازم نعملو على رواحنا بش إنجحو هالمسار : الثقة نبنيوها حجرة حجرة.
التوانسة ضحينا برشى، وتوا وقيت بش ناخذوا الذي نستاهلوه : مجلس تأسيسي يمثل الأغلبية من التوانسة، حكومة شرعية يصادق عليها المجلس بش تحكم تونس و رئيس مجلس عبارة على رئيس دولة.
بهذا الكل نكونو تخطينا أول خطوة لإنجاح ثورتنا. الخطوات التالية بش تكون زادة صعيبة،لكن الثقة و الشرعية يكونوا رجعوا.
قيدوا، شجعوا أصحابكم و معارفكم باش يقيدوا، بش غدوة تصوتوا للحزب، للقطب، للجبهة و إلا للمجموعة الذي تراوها تمثلكم.



Invitation à toutes mes connaissances : برا قيد

Quoi de mieux, en ce mois de juillet, que de faire son devoir et de s'inscrire sur les listes électorales. Les premiers 300 000 inscrits sur les listes électorales sont, à mon avis, ceux qui sont les plus politisés, les plus influencés par la télé, les partis, les associations. 

Mais tout le reste, i.e. plus de 5 000 000 de tunisiens, représente notre Tunisie profonde, cette Tunisie blasée par plus de 50 ans de système de parti unique. Il est du devoir de chacun d'entre-nous d'expliquer que la révolution ne fait que commencer, que ceci passe par le vote d'une Assemblée Constituante, qu'ensuite une justice transitionnelle sera mise en place et que des réformes économiques radicales seront entreprises. Il faudra accepter que tout cela va prendre du temps (au moins 2 ans) et que le gouvernement légitime qui sortira de l'Assemblée Nationale Constituante aura toute la légitimité pour entreprendre cette tâche difficile qui nous attends tous. 

Commençons donc par inviter nos amis, notre famille, nos voisins, nos connaissances à aller s'inscrire. Parce que le cycle électoral en Tunisie ne fait que commencer et qu'après l'ANC, il y aura les municipales, les législatives et tant d'autres encore... Parlons-en à nos enfants, de cette révolution électorale qui est en cours en Tunisie, de ce processus démocratique qui, j'en suis certaine, réussira parfaitement en Tunisie.  

Pour plus de détails sur les bureaux d'inscriptions, consultez http://www.isie.tn et comme cadeau, je vous invite à visiter le site http://www.debatunisie.com ;)

Botzaris36 مواطنين فرنسيس يباتو في الخلاء تضامنا مع المهجرين التوانسة

Ci-dessous le témoignage d'un ami français (Paul Da Silva : @Paul_Da_Silva) sur ce qui se passe actuellement à l'immeuble Botzaris (36 rue Botzaris, Paris) : 

يقول بول دى سيلفا  :
 
 Buttes Chaumont نستحقو إعانات في منتزه
 
  • غطاء، جراري،
  • (مشروبات (الكحول ممنوعة في المنتزه
  • ماكلة
  • دخان
  • لوازم صحية
  • باش و إلا حتى ساشيات زبلة كبار
  • مصادر ضو / كهرباء 
  • مواطنين مقتنعين انه الوضع ماهوش مقبول
  • صحفيين
  • حاشتنا ببرشا حاجات أساسية و مش لاقين حتى شي
 
 لحكاية اللي بش نحكيها تخص 30 شاب تونسي تحملو الرحلة
من بلادهم حتى لباريس، زوز مواطنين فرنسيس
و مجموعة من السياسيين إلي اختارت باش متتحركش ضد الظلم  
الجرائم ضد كرامة الإنسان.
 
  المشكلة اللي عندنا: لبارح مياة تونسي  في  مقر التجمع في  باريس و اللي مالقاوش  وين يباتو و لا اي ماساعدة مهما كانت   , التوانسة هوذوما تمّ طردهم على خاطر فمة وثائق في المقر هذا تعرّض, السياسيين في تونس و فرنسا,للمحاسبة اذا جات هالوثائق هذي في يد الصحافة او وقع استعمالها ضدهم في القضاء

السؤال اللي يتطرح هو : اش إنجموا نعملوا وقتلي احنا مجرد مواطنين عاديين نشوفو في إنتهاك حقوق الانسان (اللي يتطبقوا على جميع الناس مش كان للفرنسيس إلى أن يأتي ما يخالف هذا) في سبيل حماية بعض السياسيين كانوا متسامحين علناً مع النظام منذ 20 سنة اللي هو بيدو كان يضطهد في شعبه؟ كيفاش  إنجموا نناضل بش عباد، لحم ودم وبرشة حاجات أخرى، يكونوا  مستعرف بهم أنهم عباد  مش مجرد قلق وإلا مصدر خطر على طرف كاغذ و دسك دور (اللي بعضهم تهز)؟

 
في ألاخر فهمنا إللي حلها أننا المواطنين الفرنسيس نضغتو على السياسيين بعد ما رخص العبد في هالزمان 
 
(@Paul_Da_Silva) و انا  (@MsTeshi) هاذاكا علاش إليزابات
. قررنا بش ننضمو للتوانسة إللي بايتين في المنتزه  إللي نشوفوه قاعدين ننشرو فيه على التويتر لحظة بلحظة و ساعات نقصو بش نمشيو نشرجيو الباتري
مالصباح للعشية و حتى في الليل قعدنا مع المهاجرين في المنتزه إللي بالمناسبة نقول إللي هوما عباد باهينو ما لقاو كان البلاصة هاذي يباتو فيها
 
باش نحاول ننشر كل يوم وثيقة من هذا النوع، وانشالله ما يغلبنش التعب .  متاعو لازم تفهموا إلي نخيرو كل واحد يبات في دار،   قصر والتوانسة إلي تعرفنا عليهم يعاملوهم مليح، أما من بعد ما اتصلنا بالسفارة   

باش نحاول ننشر كل يوم وثيقة من هذا النوع، وانشالله ما يغلبنش التعب .  متاعو لازم تفهموا إلي نخيرو كل واحد يبات في دار،   قصر والتوانسة إلي تعرفنا عليهم يعاملوهم مليح، أما من بعد ما اتصلنا بالسفارة و قصر البلدية متع باريس ... ما توصلنا إلى حتى حل باش نسكنوا التوانسة هاذم وقررنا باش نقلبو الموازين و نعيشو كما يعيشوا هما.
 
نهار البارح كان مليء بالاحداث، إلي باش نحكيهملمكم. كنت ناوي باش نعدي نهار في داري مبنك في الصالة متاعي نتبع في إلي صاير في بتزرس بالتليفون، ريت بلاكا مكتوب عليها : المبنى فارغ وما عاد فيه حتى حد.  
 
سفارة تونس : 
خفت لا تاكل بعضها ياخي قررت باش نمشي غديكة. خلطت تقريب الساعة 15, الناس كل تسلم عليا و استقبلوني بتربية. حكينا شوية الناس الكل، و اكتشفنا إلي فما صحفية أخيراً جات و اهتمت بقضية اللاجئين التوانسة هاذم، ومش بالوثائق بركة.  عاد حكينا شوية و لخصنا إلي صار في الليلة إلي سبقت.
 
مع ماضي ساعة متع الليل تقريب، وقتها التوانسة راقدين في الحديقة، جات كميون متع بوليسية بل لمبتريك في يديهم و فيقت الجماعة، و الفازة فين، إلي هي بلدية باريس في علمها. حبوا هكاكة يفدوهم ويقلقهم وخاضت الدنيا و ولات فيها غاز مسيل للدموع و الحصيلة : 3 أولاد قصر باتوا في المستشفى
 
وصلتنا معلومات تقول إنو ثمة زوز توانسة موقوفين و هذا بالطبيعة حاجة موش قانونية بالنسبة لواحد مهاجر لفرانسا من فترة قصيرة ، هذاكة علاش نتصور أنهم في مركز إحتجاز
 
جبدنا رواحنا و مشينا لقهوة  باش نشرجوا الاتليفون و نحكوا مع الصحافي بآقل حس .الحوار تعدى باهي, و حكينالوا على لحكاية و نشكروه على حظوروا.و فهمنا اللي الاعلام هو  الوحيد  اللي ينجم يحل المشكلة.
 
الوقت هاذا الكل و الشتاء تجبد و نحنا في العراء و من غير غطاء متخبين تحت الشجر و إلا تحت باش كملو نحاوهولنا الأمن قال شنوة يفسد المنظر العام
 
ماناش بش ناقفو عند التفاصيل اليومية كيما مثلاً ، كيفاش شنعنا بش نظمو رواحنا و كيفاش نقسمو في الماكلة إلي موش متوفرة بكثرة.
 
زوز فرق متاع تلفزة : القناة الفرنسية 2 و 3
الزوز جاونا مباشرة و فسرنلهم  التفاصيل، و الفريق متاع فرانس 3 حب يدخل ( بالكاميرا متاع فرانس 2) ، وبطبيعة ما خلوهمش، وكيف عرفوا إلي ماهم ماخذين حتى وثيقة، روحوا   
 
من الشيرة الاخرى صحفية من فرانس 3 تقوم بعمل هايل على الأقل لمدة 2 سوايع  : تحكي مع اللاجئيين بالعربي و تصور محاولات العساسة التدخل بالعنف و ثمة حتة شكون خنقوه من قرجومتو.. كلمنا البوليسية وكانو متفهمين وقالولنا ريضو الجو رهو زايد الحديث مع العساسة  
 
وبعد فهمنا إللي هما جاو بش يحفظوا الأمن ويحرصو على تطبيق القانون و  قالولنا إلي المشروبات الكحولية ممنوعة وطلبو منا بش نلمو العلم التونسي. تبعنا التعليمات وكان فما تفاهم ما بين الأطراف الزوز
 
واحد مالتوانسة إللي حكيت معاهم جاني متقلق و حاشم بش يقلي راهو جيعان وما بقالهم تقريب حتى شي ياكلوه  ياخي طلبت من أهل الإحسان على ألتويتر فماشي ما يعاونونا شي قعدنا نستناو لين جاء واحد من معارفنا بالخبز و الماكلة و قعد يعمللنا في الكسكروتات 
 
مرة أخرى شفنا زوز صحافين في قهوة واغتنمنا الفرصة بش نشرجيو الباتريي و نحكيو معاهم على وضعية التوانسة  وعلى الوثائق إلي لقاوهم في المبنى وعلى التوجه متاعنا. واحد من الصحفيين وافق بش يقعد معانا ويسمعنا  و روح مخر زادة 
 
 وقتلي الصحافي مشى ياخو في في تصاور من ورى القرياج متع المنتزه خرجو العساسة كميونة من المبنى لا عرفناها لا معبية لا فارغة و للحظة هاذي ما رجعتش  
 
أمن باريس جا مبعد، ماركة العشرة متاع الليل بش يطلبوا منا نخرجو مل جردة  خاطر بش تسكر.  حاولنا نفسرولهم اللي هذا مستحيل ، واللي حتى حد فينا ماهو  باش يعمل قلق ولا إزعاج و مذبينا اسكرو الجردة  وحنا لداخل . حسيلو  فالاخر، بالمفاوضات اقتنعوا و خلاونا. نباتو فيها
 
مع الحداش - نصف الليل، قررنا نقعدو مع إليزابيث دو نعديو الليلة في   الجردة. كانت ليلة خايضة، ولوكان رقد واحد فينا درجين يتسمى سلكها. النوم  منك للستاك موش مرتاح بالكل، ما فيبلناش لحكاية هكا : هي لبسة روبة، وأنا  لابس كسوة، كسوة ولات الشكارة والبحر. والدنيا تمطر ساعات و تقص، والشجر  ميكفنوناش الكل وزيد برد .   
نحاول باش نرقد متكي على شجرة، وواحد مل أصحاب التوانسة كبش فيا تقريب  أربعة أدراج باش يعطيني بلاصتو نتمد فيها على راحتي وهو يقول "إنت ضيفنا"،  وأنا مذابيا نقولوا انتم هما ضيوف فرنسا ! 
 
مع الأربعة و عشرين دقيقة حسينا بالبرد ياخي قمنا نتمشاو ، و بعد فترة سمعنا كلاب تنبح و بعد عشرة دقايق جات سيارة شرطة و هبط منها واحد و جاء باش يحكي معنا ، وجهو كان مألوف و الأسئلة متاعو كانت موجهة ، كان يبدو عليه النشاط رغم أنو الوقت كان متأخر ، فهمنا بعد انو بوليس سيفيل من الجماعة إلي يدورو في الليل 
 
مع الستة متاع الصباح بعد ما زرنا المنتزه و إلي كان مسكر و فارغ تقريباً ، و مع شروق الشمس مشينا نشرجيو في بطاريات هواتفنا الجوالة إلي كانت تقريباً فارغة 

Liberté, Dignité, Modernité

Ce post a été écrit dans le cadre de la journée Jeudi 28 Avril, tous les internautes tunisiens pour la patrie. Il se veut civique et c'est une façon fort modeste de mettre la pression sur les partis politiques progressistes pour s'allier au Front moderniste. Moi qui suis de gauche, appelle mes ami(e)s de droite et ceux, beaucoup plus nombreux, qui sont apolitiques, à se rallier à ce Front. L'heure est certainement au pragmatisme. 

La plupart des partis politiques ont très vite compris l'énorme chance qui s'était présentée à eux le 14 janvier. Une stratégie, bien ficelée pour beaucoup, qui a donné lieu après plus de 14 semaines à 4 pôles politiques : les islamistes, les centristes libéraux, les extrémistes et la gauche. Pourquoi la gauche et non les partis de gauche ? Simplement parce que cette entité est entrain de réussir un Front électoral inédit en Tunisie. Un Front qui défendra les mots d'ordre scandés depuis les villages les plus reculés jusqu'aux quartier les plus huppés : « Travail, Liberté, Dignité : شغل، حرية، كرامة وطنية» . Un Front qui, à mon sens, créera la surprise le 24 juillet.

Depuis les années 70, l'opposition politique en Tunisie a baigné dans cette mouvance, allant du communisme au socialisme, mais avec une constance indéniable : l'honnêteté et l'engagement pour la Tunisie. Ce sont aussi bien des ouvriers, des intellectuels, des syndicalistes et des nantis qui ont combattu Bourguiba et son despotisme, Ben Ali et sa dictature, tout en défendant un ordre rationnel et des idéaux progressistes et de liberté. 

Aujourd'hui, et suite à l'appel d'associations, d'artistes, d'intellectuels, de blogueurs et de cyber-dissidents, les partis politiques à l'image du Mouvement Ettajdid, du Parti Socialiste de Gauche et d'autres encore, se voient rejoints autour de valeurs longtemps rêvées et le temps est venu de les mettre en pratique. D'abord, c'est une alliance pour la dignité. Il est d'ailleurs impossible de parler de ce caractère sans justice sociale et progrès économique. De telles évolutions seront possibles par l'augmentation du confort des tunisiennes et des tunisiens en terme de transport, de santé et d'éducation : des systèmes qui se doivent d'être accessibles et performants. Ensuite, c'est une union pour la liberté, contre l'arbitraire des pouvoirs (religieux ou policier). Enfin, c'est la logique mathématique qui le veut : en tenant compte du quotient de l'équation électorale au plus fort reste, l'intuition politique dit que c'est dans l'union que résidera la force. 

Les tunisiennes et les tunisiens se sont enfin réconciliés avec la politique : une démocratisation saine de la Tunisie se fera par l'élection des conseillers municipaux, par une estimation des besoins et une prise de décision décentralisées. La constitution du Front servira de relais sur le terrain. Il s'agira pour les femmes et les hommes, unis autour d'un modèle progressiste, de convaincre que les liberté intellectuelles, culturelles et de croyance, seront préservés en votant pour les femmes et les hommes du Front. Il s'agira, par une campagne door-to-door, de mettre l'accent sur le programme économique à accomplir, par exemple en terme d'investissement domestique. Il s'agira de rallier les femmes au foyer, les étudiants, les chômeurs, les salariés, les indépendants à la cause du Front. 

Tout cela appuiera des personnalités qui écriront une nouvelle constitution pour la Tunisie. Une constitution qui consacrerait l'identité arabo-musulmane de la Tunisie mais qui garantirait l'égalité entre les femmes et les hommes. En attendant que ces douces revendications se réalisent, il y a un Front progressiste à soutenir et à rejoindre. L'essentiel étant de s'unir autour de femmes et d'hommes résistants, honnêtes, rassembleurs. C'est l'objet premier du Front : défendre la citoyenneté et la modernité, soutenir la démocratisation de la Tunisie, sortir des calculs politiciens ou de leadership pour s'inscrire dans un programme où la dignité des tunisiennes et des tunisiennes ainsi que leurs libertés seront bien défendus.