Liberté, Dignité, Modernité

Ce post a été écrit dans le cadre de la journée Jeudi 28 Avril, tous les internautes tunisiens pour la patrie. Il se veut civique et c'est une façon fort modeste de mettre la pression sur les partis politiques progressistes pour s'allier au Front moderniste. Moi qui suis de gauche, appelle mes ami(e)s de droite et ceux, beaucoup plus nombreux, qui sont apolitiques, à se rallier à ce Front. L'heure est certainement au pragmatisme. 

La plupart des partis politiques ont très vite compris l'énorme chance qui s'était présentée à eux le 14 janvier. Une stratégie, bien ficelée pour beaucoup, qui a donné lieu après plus de 14 semaines à 4 pôles politiques : les islamistes, les centristes libéraux, les extrémistes et la gauche. Pourquoi la gauche et non les partis de gauche ? Simplement parce que cette entité est entrain de réussir un Front électoral inédit en Tunisie. Un Front qui défendra les mots d'ordre scandés depuis les villages les plus reculés jusqu'aux quartier les plus huppés : « Travail, Liberté, Dignité : شغل، حرية، كرامة وطنية» . Un Front qui, à mon sens, créera la surprise le 24 juillet.

Depuis les années 70, l'opposition politique en Tunisie a baigné dans cette mouvance, allant du communisme au socialisme, mais avec une constance indéniable : l'honnêteté et l'engagement pour la Tunisie. Ce sont aussi bien des ouvriers, des intellectuels, des syndicalistes et des nantis qui ont combattu Bourguiba et son despotisme, Ben Ali et sa dictature, tout en défendant un ordre rationnel et des idéaux progressistes et de liberté. 

Aujourd'hui, et suite à l'appel d'associations, d'artistes, d'intellectuels, de blogueurs et de cyber-dissidents, les partis politiques à l'image du Mouvement Ettajdid, du Parti Socialiste de Gauche et d'autres encore, se voient rejoints autour de valeurs longtemps rêvées et le temps est venu de les mettre en pratique. D'abord, c'est une alliance pour la dignité. Il est d'ailleurs impossible de parler de ce caractère sans justice sociale et progrès économique. De telles évolutions seront possibles par l'augmentation du confort des tunisiennes et des tunisiens en terme de transport, de santé et d'éducation : des systèmes qui se doivent d'être accessibles et performants. Ensuite, c'est une union pour la liberté, contre l'arbitraire des pouvoirs (religieux ou policier). Enfin, c'est la logique mathématique qui le veut : en tenant compte du quotient de l'équation électorale au plus fort reste, l'intuition politique dit que c'est dans l'union que résidera la force. 

Les tunisiennes et les tunisiens se sont enfin réconciliés avec la politique : une démocratisation saine de la Tunisie se fera par l'élection des conseillers municipaux, par une estimation des besoins et une prise de décision décentralisées. La constitution du Front servira de relais sur le terrain. Il s'agira pour les femmes et les hommes, unis autour d'un modèle progressiste, de convaincre que les liberté intellectuelles, culturelles et de croyance, seront préservés en votant pour les femmes et les hommes du Front. Il s'agira, par une campagne door-to-door, de mettre l'accent sur le programme économique à accomplir, par exemple en terme d'investissement domestique. Il s'agira de rallier les femmes au foyer, les étudiants, les chômeurs, les salariés, les indépendants à la cause du Front. 

Tout cela appuiera des personnalités qui écriront une nouvelle constitution pour la Tunisie. Une constitution qui consacrerait l'identité arabo-musulmane de la Tunisie mais qui garantirait l'égalité entre les femmes et les hommes. En attendant que ces douces revendications se réalisent, il y a un Front progressiste à soutenir et à rejoindre. L'essentiel étant de s'unir autour de femmes et d'hommes résistants, honnêtes, rassembleurs. C'est l'objet premier du Front : défendre la citoyenneté et la modernité, soutenir la démocratisation de la Tunisie, sortir des calculs politiciens ou de leadership pour s'inscrire dans un programme où la dignité des tunisiennes et des tunisiennes ainsi que leurs libertés seront bien défendus.