un gouvernement qui navigue à vue

A part quelques rares ministères qui fonctionnent dans le bon sens (mise à l'écart de certains sbires de benali, dialogue constructif avec les syndicats, réponses à certains problèmes urgents), d'autres naviguent toujours à vue. A se demander ce qu'ils sont entrain de faire, sinon de gagner du temps ?!

Le souci provient d'abord du ministère de l'éducation nationale avec une gestion catastrophique de la crise : le dialogue avec le syndicat des enseignants étant réduit à un échange de courrier.

C'est le cas également de la communication du gouvernement actuel : il n'est pas tolérable de se contenter d'actions sporadiques comme celle des Ministères de l'intérieur ou de l'enseignement supérieur. Il convient d'avoir un attaché de communication, de préférence une femme d'une quarantaine d'années, entourée d'une équipe provenant de tous les ministères pour informer le citoyen tunisien du travail du gouvernement. C'est une équipe chargée d'un point de presse quotidien répondant aux attentes des citoyens tunisiens.
A part cela, les dernières nominations des gouverneurs démontre la mauvaise-foi de certains commis de l'état encore fidèles aux RCDistes. D'autre part, il y a l'embarras que cause la démission du ministre des affaires étrangères surtout que l'Italie est confrontée à une vague d'immigration de clandestins tunisiens. Le sabotage des RCDistes du ministère en cause vient juste avant le moment où la Libye décide une taxe de 150 euros par voiture (et 700 euros pour chaque personne souhaitant traverser la frontière tuniso-libyenne).

Qu'en est-il ensuite de la commission sur la corruption : une commission sans femmes et presque sans intérêt puisque la justice est appelée à devenir indépendante. D'ailleurs qu'attend M. le Ministre de la justice pour nettoyer au Karsher les palais de justice ?

Enfin, et parmi toutes les grèves qui sont entrain d'éclore à Tunis, une seule est bien plus légitime que toutes les autres manifestations. C'est la grève des diplômés chômeurs de Oum Larayes. Les revendications des chômeurs du bassin minier et leur sit-in aujourd'hui devant le siège de la Compagnie de Phosphate Gafsa à Tunis sont bien fondés. Au gouvernement de répondre à toutes leurs exigences parce que c'est beaucoup grâce à leurs sacrifices que nous vivons aujourd'hui notre révolution.

En me lisant, on pourrait croire que je n'appuie pas le gouvernement, mais ce n'est pas le cas. Je soutiens le processus de démocratisation que vit notre chère Tunisie, mais je reste critique concernant certains cafouillages du gouvernement de transition. J'attends avec impatience que ce dernier anticipe les attentes et réponde sans céder à la pression d'une minorité.